Election présidentielle : la manipulation est irrecevable
- Par Armand ESSOGO
- 09 Sep 2025 10:59
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Les abonnés du mensuel Jeune Afrique de ce mois de septembre découvrent une image peu fière du Cameroun, un pays au bord du gouffre, pour ne pas en dire plus. La plume acérée de Mathieu Olivier, qui se livre au massacre de l’ordre gouvernant, montre en filigrane, un pays aux antipodes de la démocratie. On découvre, ahuri, dans la dernière livraison du journal de Béchir Ben Yahmed, que le mal camerounais a un nom : le pouvoir en place. Oui, le pouvoir de Yaoundé et ses bras séculiers ont décapité l’homme providentiel, Maurice Kamto, apprend-on en lisant cet article à problèmes. Bello Bouba Maïgari, Issa Tchiroma Bakary, Dieudonné Yebga, Paul Atanga Nji, Joshua Osih, Cabral Libii et bien sûr Paul Biya, l’homme par qui le malheur est arrivé d’après la trouvaille de Jeune Afrique, en prennent pour leur grade. Les institutions sont bien sûr en ordre de bataille contre le changement ou ceux qui, mieux celui qui l’incarne aux yeux de Jeune Afrique. La monographie politique de ces derniers mois nous plonge donc dans un manichéisme. D’un côté, le sauveur : Maurice Kamto et de l’autre : Paul Biya et ses soutiens d’antan. La dernière livraison de Jeune Afrique, est tout sauf une couronne de lauriers pour le pouvoir de Yaoundé.
Pour qui suit l’actualité politique de ces derniers jours, y a-t-il lieu de s’étonner de cette autre sortie au vitriol d’un magazine qui encense au gré de ses intérêts du moment ? Hier, le même pouvoir de Yaoundé était présenté par ce journal comme un modèle de stabilité, une école de la démocratie apaisée, un bon risque pour les investisseurs. Aujourd’hui, dans l’emballement médiatique coordonné contre le Cameroun et ses institutions, on apprend de la même publication que Paul Biya a gagné d’avance, il a instruit d’écarter Maurice Kamto et même qu’il a envoyé ses deux ministres démissionnaires, originaires du septentrion, émietter les voix de l’opposition contre Kamto. Si on est en démocratie, si le Conseil national de la communication et Elecam appellent ces dernières temps les médias nationaux à briller par la pondération, le patriotisme et le professionnalisme pendant l’élection présidentielle tant attendue, doit-on laisser prospérer les affabulations d’un magazine qui n’a de cesse d’infantiliser les Camerounais, les dirigeants et les institutions de notre pays ?
Les commanditaires anonymes de cet article au vitriol ont peut-être oublié qu’au Cameroun, la liberté d’expression est de retour depuis 1990 et par la volonté de celui là même qui est présenté dans les colonnes de Jeune Afrique comme un autocrate, adepte de la pensée unique. Le dernier article de Jeune Afrique a davantage les relents d’un tract qui règle un compte à un adversaire politique : Paul Biya. Il convient cependant de relever que Jeune Afrique ne fait pas partie des adversaires politiques du président Paul Biya, du RDPC ou des onze partis politiques qui ont des candidats à la présidentielle d’octobre prochain. La sortie malheureuse de ce mensuel, loin d’édifier sur les véritables enjeux de la présidentielle, perd le lecteur en conjectures en approximations sur les ambitions réelles ou supposées de tel ou tel acteur politique. On apprend donc aussi dans cette confusion entretenue que l’après Biya est plié. Les ministres démissionnaires iront au palais négocier leur confort matériel par le truchement des strapontins plus juteux. Les autres, les bénis de Jeune Afrique...
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