« On essaie de contribuer au retour des objets »

Stéphane Tchonang, metteur en scène.

Pourquoi avoir changé cette année d’orientation thématique ? 
Aujourd'hui, on a axé le travail sur le retour des artefacts, surtout des objets qui se retrouveraient illégalement dans tous les musées en Europe. On essaie de tenir un discours artistique à ce sujet, pour contribuer à cette problématique du retour des choses dans leur localité originelle. C'est ce qui nous a animés pour cette deuxième phase de création théâtrale. 


Est-il évident en six semaines de résidence artistique de réaliser de façon optimale un tel travail ? 
Non, pas du tout. Parce que d'abord, donner vie aux artefacts, ce n'est pas facile. Nous avons procédé à une approche d'anthropomorphisation des objets, donné des sensibilités, donné la parole, fait bouger les artefacts sur scène. C’était un travail de recherche. On s'est inspiré, par exemple, du rituel de l’ekamba chez les Ekang. C’est un rituel lors des veillées mortuaires, les femmes imitent parfois les gestes des défunts. C’est une philosophie artistique qui m'a beaucoup inspiré. J’ai proposé cette démarche aux acteurs et voilà ce que ça a produit. 


Pourquoi l'option bilingue cette année ? 
L'option bilingue parce que d'abord les auteurs (Robert Rickli, Stéphane Tchonang, Elisé Onomo, Manuella Welashey) sont bilingues. Nous avons fait le choix de mettre en valeur ce bilinguisme dans la pièce, puisque les artefacts qui se retrouvent dans les musées européens sont bilingues, sans distinction d'origine. Et aujourd'hui, s'il y a le retour d'Afo Akom, il y aura Ngonnso et bien d'autres artefacts que nous espérons fêter d'ici peu, dans nos localités, tous ensemble. Voilà les motivatio...

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