« Djabama Land » : la voix des artefacts spoliés
- Par Yannick ZANGA
- 09 Sep 2025 12:48
- 0 Likes

Pour sa deuxième saison, le projet théâtral en représentation dimanche dernier à Yaoundé jette son regard sur la restitution des biens culturels logés dans les musées européens.
D’une saison à l’autre, le projet « Djabama Land » a changé sa trame principale. Les regards postcoloniaux sur l’influence des espaces d’immigration dans la cohésion et le dialogue entre les peuples camerounais et allemand ont cédé la place à la question de la restitution des biens culturels illégalement emportés en contexte colonial. Un sujet d’actualité dans une approche artistique présenté dimanche dernier à Yaoundé au Centre culturel camerounais. Une préoccupation des pouvoirs publics à travers le ministère des Arts et de la Culture représenté à l’occasion par Léandre Etamba, directeur de l’Ensemble national.
« Djabama Land » parle de l’hospitalité offerte aux envahisseurs venus par les eaux et des blessures de l’exploitation, de l’aliénation et de l’assimilation qui ont suivi. Une face sombre rappelée avec véhémence par Free-T dans la peau de Sequoia, la voix de l’Afrique. « Je te parle de la colonisation. Je te parle de l'esclavage. Je te parle de l'impérialisme. Je te parle de la femme-objet, toi de la civilisation de la raison. Je te parle de l'abolition. Je te parle de tout ça. D’un libre échange, dans la grande famille planétaire. Un feu s'est allumé », rétorque-t-elle à l’étranger à la peau blanche. Un colon nommé Vecur, campé par Elisée Omoko, dans une posture napoléonienne de chasseur des richesses culturelles d’Afrique. Michèle Mballa, dans le rôle de l’activiste Germe (Germaine de Staël) aux positions abolitionniste et humaniste de dialogue des cultures, tire la sonnette d’alarme d’une inversion prophétique des rapports de force. « Vous leur avez pillé tout leur patrimoine culturel, naturel, voire immatériel. Ne soyez pas surpris qu'un jour, ce peuple noir se lève comme un seul homme et se délivre totalement de nous », prévient-elle.
« Djabama Land » a conservé une réplique qui apparaît comme la boussole narrative de la pièce formatée dans une mise en scène performative : « Je r&ecir...
Cet article complet est réservé aux abonnés
Déjà abonné ? Identifiez-vous >
Accédez en illimité à Cameroon Tribune Digital à partir de 26250 FCFA
Je M'abonne1 minute suffit pour vous abonner à Cameroon Tribune Digital !
- Votre numéro spécial cameroon-tribune en version numérique
- Des encarts
- Des appels d'offres exclusives
- D'avant-première (accès 24h avant la publication)
- Des éditions consultables sur tous supports (smartphone, tablettes, PC)
Commentaires