Nécrologie : Merci Ange Ebogo Emérent !

Le chanteur est décédé hier à Yaoundé des suites de maladie. La note finale de plus d’un demi-siècle de carrière consacrée à la musique, passion de toute une vie.

Le ciel de Yaoundé a affiché toute sa morosité tout au long de la journée. Un ciel en berne, peut-être en signe d’hommage au dernier des Mohicans du bikutsi. Les mélomanes de Yaoundé, du Cameroun et de la diaspora camerounaise se sont réveillés avec une bien triste nouvelle. Celle du décès d’Ange Ebogo Emérent. Sa santé préoccupante ces dernières semaines n’a guère débouché sur un état stable. Le baobab est tombé à l’âge de 72 ans. La musique camerounaise perd l’un de ses doyens qui aura marqué son passage parmi les Camerounais et les Camerounaises.  
« J’aime Dieu, maman et mes enfants. J’aime mes frères et mes sœurs ainsi que mes amis. Vous mes fans et toi, Musique ». Une dédicace signée d’Ange Ebogo Emérent sur la pochette arrière de l’album « Explosion » qui résume l’artiste aux multiples facettes : chanteur, arrangeur, instrumentiste (guitariste) et formateur. L’auteur de « Sogolo mon » fait partie de la génération qui suit celle des pionniers tels que Messi Martin ou Nelle Eyoum. Que ce soit dans son entourage immédiat ou dans les milieux artistiques et culturels, on garde de lui l’image d’un personnage à la fois humble et taquin, jovial et simple, disponible, sans exubérance, toujours à l’heure.
Avec lui, la posture de créateur de l’artiste prenait tout son sens. L’artiste est cet acteur social soucieux de maintenir les valeurs cardinales et positives. C’est la raison pour laquelle dans sa musique, les oreilles n’ont jamais été heurtées par des textes grivois. Ange Ebogo Emérent, c’est celui qui milite pour le contrôle des naissances à travers le planning familial dans son titre à succès « Sogolo mon », c’est celui qui conseille un homme fâché par les actes de sa femme dans « Folo folo », ou encore ce patriarche qui invite une nouvelle mariée à plus de vertu dans sa nouvelle aventure de couple avec le titre "Sita Mengue". En 54 ans de présence sur les scènes musicales, on retient des tubes tels que « Okon makon » tiré de l’album « Expérience » en 1984 son premier grand succès, « Sita Mengue » un an auparavant ou encore « Eding ewé ya ma », « A Nti ka ma », « Nne...

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