« On a enregistré des progrès sensibles »

Pr. Oudou Njoya, hépato-gastro-entérologue, enseignant de médecine.

En observant le septennat qui s’achève, avez-vous l’impression qu’on a progressé dans le secteur de la santé ?
La réponse à cette question amène d’abord à se demander s’il y avait une vision pour la santé des populations de notre pays ? La réponse à cette sous-question, somme toute capitale, est Oui !  En effet, dans son ouvrage « Pour le libéralisme communautaire », le président de la République, Paul Biya, considère la santé comme « un besoin vital », et se projette dans la nécessité d’offrir « une couverture sanitaire toujours plus effective » à ses compatriotes. Car, comme il l’affirme lui-même, cela fait partie de la justice sociale. Au cours du septennat qui s’achève, nous avons noté avec satisfaction une augmentation progressive du nombre de personnels (une augmentation de presque 100% du nombre de médecins formé localement), une création progressive des structures sanitaires de toutes les catégories, ainsi que des dotations desdits structures en équipements de qualité. Nous avons donc sensiblement progressé dans le secteur santé. 


Notre pays a été confronté à de grands défis au cours des sept dernières années. Notamment la pandémie du Covid-19. Pour ce cas précis, quelle analyse faites-vous de la riposte face à la pandémie ?
Notre pays a effectivement été surpris comme bien d’autres pas la survenue de la pandémie à Covid-19 au début de l’année 2020. Malgré le caractère brusque et la sévérité de cette pathologie, caractérisée par un polymorphisme dans la présentation clinique et dans l’atteinte des fonctions vitales, l’organisation de la riposte mise en place au Cameroun a permis de manière générale, d’obtenir plutôt de bons résultats. Ces bons résultats étaient notables dans les mesures de prévention, dans le dépistage, et dans la prise en charges des cas avérés. Il importe donc de tirer toutes les leçons de la gestion technique de cette pandémie pour opposer une bien meilleure riposte face à une éventuelle autre surprise.   


Le gouvernement a lancé la phase I de la Couverture santé universelle. Quel regard jetez-vous sur la manière dont le processus est conduit jusqu’ici ? 
Ici comme à votre première question, je me réfère à l’ouvrage de M. le président de la République « Pour le libéralisme communautaire ». En effet, après avoir observé, en le déplorant, que l’accès aux soins de santé était insuffisant pour la grande majorité des Camerounais, il avait déjà, dans son objectif N° 20, pour le Cameroun en 1986, déclaré la nécessité d’améliorer la justice sociale pour, au plan sanitaire, aboutir progressivement à « la création d’une véritable sécurité sociale ». Nous sommes en plein dans le processus devant aboutir à la couverture santé universelle que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) appelle par ailleurs de tous ses vœux. Ceci demande de la patience et du tact dans les approches intégratives et exige de la rigueur dans les méthodes. Toutes les démarches doivent pouvoir assurer à la fois une couverture des populations, mais aussi une couverture des soins. Le point de chute étant en définitive les structures sanitaires de toutes les catégories, les mesures à adopter par les autorités faîtières de la santé publique de notre pays doivent, par un programme de soutenabilité financière, éviter une faillite de ces structures. La loi devra définitivement asseoir les procédures, car c’est de la justice sociale qu’il s’agit.


Y a-t-il, selon vous, des ajustements à faire pour améliorer cet outil dans la suite de sa mise en œuvre ?
L’on pourrait se demander s’il ne faut pas aussi explorer la piste de l’approche par genres d’activités génératrices de revenus ou types de sources de revenus. Ceci pourrait, en même temps qu’on éviterait un éventuel sur endettement (comme certains grands pays), permettre une certaine équité entre nos couches sociales, en rappelant en passant que l’état de maladie constitue une perte de dignité. 


On a noté que de nouveaux hôpitaux de référence ont été construits à Ebolowa, Garoua, Bafoussam, Maroua et Bertoua. Dans le même ...

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