« Ces acteurs expriment les attentes du peuple »
- Par Yvan BOUNOUNG
- 09 Sep 2025 12:08
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Pr. Jean Daniel Bombela Bombela, enseignant de science politique à l’Université de Yaoundé II-Soa.
Des acteurs de la société civile, le patronat à travers le Groupement des entreprises du Cameroun (Gecam), le clergé ont fait des sorties dans lesquelles ils expriment leurs attentes vis-à-vis des candidats en lice pour la présidentielle d'octobre prochain. Quelle en est l'opportunité ?
L’élection présidentielle est partout une période de fluidité politique. Cette élection, du fait qu’elle engage les questions concernant la vie politique nationale, est une occasion de faire monter les revendications les plus sourdes, les plus invisibles de la société. C’est une période durant laquelle se définit l’orientation de l’avenir que l’on voudrait pour le pays. Cette élection a la particularité de ne pas être seulement un temps politique. Elle est aussi un temps social, un temps d’évaluation de la distance qu’il y a entre les derniers engagements et les réalisations y afférentes. Mieux, c’est un moment durant lequel toute l’attention, l’écoute sociale sont vives. Ayant bien compris cela, les organisations évoquées saisissent cette fenêtre pour faire passer plusieurs messages, pour attirer l’attention sur les questions qui leur sont importantes. Comme le citoyen vote pour défendre ses idées, ces organisations prennent la parole pour tenter d’orienter en leur faveur les termes du débat politique. D’ailleurs, dans certains cas, ces organisations agissent durant cette période électorale présidentielle comme des entrepreneurs de causes en imposant leurs préoccupations corporatistes, les questions économiques pour lesquelles elles ont des intérêts comme les axes majeurs du débat politique national. Mais au-delà de cette saisine opportuniste, les sorties des acteurs de la société civile, du patronat et du clergé, entre autres, renseignent sur la perception qu’ils ont du jeu politique. En s'adressant à tous les candidats, ces organisations nous disent qu’aucun vainqueur n’’est connu d’avance. Elles nous disent surtout que peu importe celui qui sera élu, voici ce que le peuple, de leur point de vue, attend ardemment.
Comment ces candidats peuvent-ils capitaliser les messages contenus dans ces sorties ?
De mon point de vue, tout candidat sérieux ne peut qu’accorder une attention sérieuse à ces sorties. On peut, pour cela, mobiliser trois raisons. Le Gecam par exemple a une expertise indéniable et une connaissance fine du secteur économique camerounais. Il connaît mieux que tous les candidats comment se déclinent les problématiques de la production, de la productivité, du coût de l’emploi, des contraintes macro et microéconomiques qui influencent l’économie de la nation. La voix de cette organisation patronale sur l’appréciation de la progression de la mise en œuvre des objectifs d’industrialisation, sur le poids des infrastructures sur la productivité tout comme son appréciation de la qualité de la gouvernance sur l’économie et le climat des affaires n’est pas anecdotique. Fort de son expertise dans le domaine de l’économie et des affaires, la voix du Gecam est plus qu’audible, elle est nécessaire en cette période politique. Deuxièmement, le clergé comme la société civile sont au plus proche des populations les plus vulnérables comme les plus aisées. Comme pour le Gecam qui a une expertise économique...
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